Cela fait une semaine que
nous arrivions dans Lyon en dépassant son centre, pour y entrer
finalement par de plus petites voies comme nous avions prévu dès le
départ. Cela fait une semaine que l'on goûtait au privilège d'une
chambre d'hôtel et d'une cabine de douche reluisante. Nous mangions
un melon à deux ainsi qu'une brique de soupe de légumes. Nous
étions affalés sur ce lit si grand si blanc et la BBC nous
apprenait le drame en Norvège. Cela fait une semaine que nous
partions sous la pluie pour la séance de 22h15, que tu me disais
qu'il fallait qu'on se dépêchât un peu. Une semaine depuis
cette nuit où tout me sembla encore plus distordu que les jours
précédents, où il n'aurait suffi que d'un mouvement de petit doigt
pour trouver ton corps et m'enfouir sans doute profondément dans le
couloir des espoirs. S'en suit le matin qui me réveille alors que je
doute avoir fermé l'œil. Trop perturbée par ton souffle
apparemment endormi, mes yeux inquiets et vagabonds, le passage des
voitures derrière le rideau et la nuit qui n'était pas noire. Je te
désirais trop pour me reposer. Tu pars à l'aube te réfugier dans
la salle d'eau pour lire le guide vert. Lis-tu, fuis-tu? Ensuite, je
retiens une promenade dans Lyon un dimanche matin en début
d'après-midi. Je retiens finalement que tu nous offris une dernière
baguette à 0,70€. Quelques heures plus tard, tu proposes de
démonter les roues de mon vélo sur le quai. Je sens que le départ
est imminent. Tu me lances un 'à la prochaine' en échange duquel je
te fais la bise et te voilà éclipsé. Instantanément les larmes me
montent. Tu me manques, même en étant présent. Oui c'est ça avec
toi, tu me manques surtout quand tu es présent.
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