mercredi 31 octobre 2012

31.10.12


Je suis entourée de livres et d'étagères qui montent jusqu'au plafond et se brûlent probablement les cheveux aux néons. Dans cette bibliothèque ce sont littéralement les livres qui montrent le chemin, qui dessinent les couloirs et guident les pas des étudiants dans un labyrinthe où l'on entre seulement après avoir laissé son sac dans des casiers près du gardien. Les livres dominent, ils sont riches et abîmés, portent des robes dorées ou n'affichent que la sobriété d'une couverture unie. Je suis comme dans un cour intérieure, les tables forment un îlot qu'embrassent ces girafes de bois et de papier. Au dehors, dans mes yeux et mes oreilles, les oiseaux du soir pépient à pleins gosiers. Ils s'épépient pour aller donner la réplique aux cloches de la cathédrale qui sonnent la fin d'un cours auquel je ne suis pas allée. 

30.10.12


Comprendre qu'au fond les peurs ne doivent pas toujours être partagées et qu'il est parfois plus facile de les garder en soi, au repos, de relativiser en silence pour ne pas les faire exister de trop. Ca pèse de ne pas toujours savoir mettre un pied devant l'autre, oui, mais ça pèse encore plus de se le coller comme étiquette sur le front for the world to see. La dernière phrase sera pour dire qu'il n'est en ces jours rien de plus satisfaisant que de fermer facebook, de cliquer sur la croix rouge pour tout faire disparaître. Ou réapparaître, cela dépend des points de vue.

mardi 30 octobre 2012

02.12.11


Et si je te disais que je ne veux plus marcher toute seule? Mais que tout ce qui est étranger et pénètre un peu profondément dans mon for intérieur me trouble la vue? Et si je te disais que je ne me vois avec personne d'autre que quelqu'un aux mots français, comprendrais-tu? Si je te disais combien c'est incroyablement difficile de ne pas rester au lit pour toujours quand les gouttes de décembre font la farandole? Parfois je me demande à quoi cela peut bien servir de ne plus voir les jours passer, de toujours voir dans l'avenir une version améliorée du présent alors que tout ne devrait être vécu que sur le coup puisque rien ne peut être plus certain. Je n'aime pas non plus ces jours qui ont l'air de valoir plus que d'autres, noël, anniversaire, pâques, nouvel an. Je crois que chaque jour à le même potentiel en bonheur ou en désamour.    

jeudi 25 octobre 2012

25.10.12

Si tu as peur du sommeil et du ciel trop grand
Si tes idéaux s'écroulent le soir de tes 20 ans

Bientôt, bientôt, peut-être jamais, je raconterai comme c'est enivrant de se perdre dans les accords de ce chanteur et de se sentir en profonde harmonie avec les monuments d'une ville si allègre, tan alegre.

dimanche 7 octobre 2012

 « C'est simple, vous tracez une ligne de Strasbourg à Bayonne. A l'Ouest ce sera de la pluie et à l'Est du soleil. »

06.10.12


Non non, il ne faut pas prendre plaisir à te couper le cœur en mille et à en disséquer chaque partie car au final tout ce que tu as sont des œillères au bord des yeux. Il n'y a pas de langue à maîtriser, il n'y a pas de villes à parcourir, il n'y a pas d'hommes à embrasser. Tout se résume à ne pas s'enfermer dans ses propres cadres, à ne pas se limiter à ce que voient les yeux mais à toujours trouver l'élan d'aller voir ailleurs tout en s'attachant soi-même en son centre. La nouveauté n'est étourdissante que si tu t'acharnes à lui imposer une direction, si tu la tronques en lui exigeant de t'apporter certains fruits mais pas d'autres. Il n'y a que des rythmes à sentir pulser au plus profond et fermer les yeux pour apprendre à apprécier la simplicité des choses qui font du bien. C'est compresser son cerveau mais surtout savoir comment lui donner du leste. C'est vivre avec les cheveux détachés. Aujourd'hui, un homme se fait tuer à Strasbourg à 6h du matin. C'est se réveiller avec les ongles longs et se coucher en les rongeant doucement. Aujourd'hui, nous avons bu nos verres à la lueur d'un lampadaire, cette lumière que l'on croit blanche mais qui en réalité colore le monde de vert et d'anis, j'aurais presque pu le toucher car les fenêtres de ce café n'avaient pas de carreaux; j'aurais aimé lui dire salut monsieur je me permets de te caresser le visage parce que je ne t'ai jamais vu de si près et que je tiens à te remercier, toi et tes semblables, d'éclairer les gens la nuit et d'ainsi les doter d'une clairvoyance que ton absence rendrait impossible. Gran Via s'étendait en éventail devant nous, du ciel rose à 18h aux phares avants des voitures à 20; les bus nous affichaient leur destination et se seraient peut-être arrêtés si de là-haut, perchées au balcon, nous leur avions fait signe d'attendre. C'est apprendre qu'on peut sourire avant d'aller mieux au lieu d'attendre d'aller mieux pour sourire. C'est parler avec H., la sentir aussi incroyablement proche qu'étonnamment éloignée, c'est ne pas l'entendre me demander And you? How are you? mais la voir dire sans me l'adresser qu'on n'a besoin que de soi-même pour être bien. Et ça, comme dit Olivia, ça vaut de l'or.



Benjamin Biolay - Rendez-vous qui sait

mardi 2 octobre 2012

Save a few tea bags for me in your cupboard.