lundi 26 novembre 2012

26.11.12


L'émission toucha à sa fin et les voix se turent pour laisser place au générique. Les notes de piano coulaient comme les perles le long d'un fil et en regardant par la fenêtre j'aperçus ma voisine, celle que je ne vois jamais dans cet appartement qui ne lève que rarement les paupières. Accoudée à son bureau, sous une ampoule minuscule, il n'y avait que son stylo qui bougeait au rythme de ma musique. A peu de choses près les rubans de mes rideaux lui tombaient sur les cheveux.  

lundi 19 novembre 2012

18.11.12


J'ai fait le choix de rester dans mon propre sillage encore un peu. Ce n'est pas que le dehors n'est pas rose, oh non, au contraire, ici tout est tourbillon joyeux. C'est juste qu'il me faut encore un peu m'installer dans mes propres fauteuils, je crois, tu vois, prendre ses aises, laisser ses chaussures à l'entrée, croiser ses pieds sur l'accoudoir. S. qui est partie à une heure de l'aube déjà avancée, je l'ai accompagnée direct à ma tombée du lit, à ma tombée de sommeil, sans me laver les dents. Mon portable rend l'âme et je refuse l'idée que son blanc et son rose ne viennent plus habiter mes intérieurs de vestes, de sacs, d'oreilles. J'ai une petite sœur qui récolte mes culottes dans les housses de couettes et me les envoie par la poste. J'ai passé les trois derniers jours à me nourrir de cœur de bœuf et de tentacules de pulpo. A y réfléchir, ce n'est pas un hasard. Le cœur pour les battements, pour les vibrations, la résonance, le siège des hauts des bas, l'hors contrôle, le creux des sentiments, le sein le sang, le bouillonnement de nos sèves, les beats que parfois les choses nous font skip. Les tentacules, elles, c'est l'agrippe, la souplesse, des bras tendus, libres, n'aspirant qu'à trouver un peu de terre ferme pour respirer deux minutes, et repartir, toujours, et avancer, encore.  



Paul & Fritz Kalkbrenner - Sky and Sand