jeudi 26 juin 2014

22.05.14

C'est les cheveux face au souffle du ventilateur que j'achève mon weekend, la nuit tombe sur deux jours vécus dans les pleins, le vide et les déliés. Les fenêtres sont ouvertes sur les hauteurs du jardin des plantes mais n'ont aucune prise sur cette chaleur qui ne laisse à personne le temps de reprendre sa respiration tout en décuplant la durée des gestes de chacun.

Un verre de rosé passé. Un œuf dur à moitié dégoulinant. Une piscine, 1,10m de profondeur, à moi toute entière. Des poils dépassent du maillot. Les coups de soleil interminables de la dame qui lisait un livre néerlandais – c'est même à ça qu'on remarque les touristes: ils lisent des livres aux formats, couleurs et épaisseurs qu'on ne verra jamais dans les librairies françaises. Je parcours les première pages du mien comme du sirop quand on a soif, c'est doux, c'est efficace, c'est ce qu'on attendait. Les cds gravés guident ma route, je ne veux que de la distance dans les rétros et ma main contre la résistance de l'air. J'apprivoise mon embrayage mais de temps à autres il se remet à rugir histoire de me rappeler que ce monde a tout de même besoin de douceur. Une virée éclair à Saint Antonin un soir de semaine, les yeux et les micros ouverts, le long de l'Aveyron à l'heure où la brume lui dit c'est bon je suis là tu peux dormir. On a traversé des tunnels et je pense que jusque là nous n'avions jamais vraiment eu conscience de la beauté des tunnels. A chaque fois que nous croisions une voiture, les faisceaux des phares perçaient les kilos de brouillard qui s'agitaient au ras du sol. Ces kilomètres comme un aller-retour sur la longue route de nos idées ancrées dans tout ce qui nous entoure, dans tous ceux qui se racontent sans savoir que leurs mots seraient un peu comme de l'or sur les ondes.

''Les filles, si vous voulez continuer à parler sur la terrasse, allez-y, passez entre les deux cabanes, là...'' Un monsieur qui vous offre sa terrasse de café après la fermeture que vous même avez retardée, ça se fait plus trop, si? Faut croire qu'un lundi soir, au milieu d'une place bordée de platanes entre deux voitures et des mecs qui taxent les clopes juste pour dire bonsoir, si, ça peut arriver et ça peut surtout vous ramollir l'intérieur, la gentillesse qu'on n'attend pas là où elle se pointe.