Je parcours la ville à
la recherche d'une onde d'internet et me promets de choisir un
ordinateur moins lourd la prochaine fois. J'ai peur de l'orage depuis
cet été. Je tamise ma chambre en baissant les volets en pleine
après-midi parce qu'ici, la siesta, c'est imprégné jusque
dans les murs des maisons. Je fais défiler des albums photo entiers.
J'arpente les allées des halles centrales, je choisis ma viande à
vue d'œil et montre du doigt impoliment. Je m'arrête pour prendre
trois crevettes roses et 200g d'olives vertes. La blancheur des
cochons de lait me refroidit aussi sec. Je ne pense qu'à Maastricht.
Je pleure pour Maastricht. Je ne visualise que les petites mains de
leur fille qui, je l'espère, ne quitteront jamais les siennes.
J'oublie le pain. Je fais sécher ma lessive sur un balcon étroit.
Je danse quand la Plaza Mayor se transforme en dancefloor. J'appelle
Alina, ma rencontre d'aéroport, l'entends me dire qu'elle ne rentre
que dans une semaine et raccroche toute retournée. Je passe presque
tous les jours par zara home. Je n'aime vraiment que le silence. Il y
a un mois, je passais mon code et traçais doucement mon chemin à
quatre roues sur le bitume corrèzien. Je porte Bretenoux, Meyssac et
Lagleygeolle sur moi. Je me demande où je vais. Je n'ai encore rien
accroché au mur. Je me remets en pyjama a las dos de la tarde.
Je n'écoute pas la radio. J'irai à la piscine et danser tant que je
peux. J'essaye de retenir ma respiration en sortant de mon immeuble
le matin car les ferias de Salamanca ont fait de ma rue un
urinoir public. Je regarde la télé avec un bloc notes. Je croise
des regards de confiance. Je commande des schweppes. J'achète Elle
et Psychologies en espagnol. Je mange des biscuits à 3h30 pour
trouver le sommeil. Je pense à Maastricht, toujours. Je franchis les
limites du centre ville pour me retrouver dans le calme des faubourgs
et apercevoir au loin le flanc des collines dénudées.
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