Ce sera ça, désormais,
les jours et les nuits, une succession ininterrompue de vagues, de
remous, de creux, de coton, d'écume légère et de tasses salées.
La vie comme un fil que l'on perd presque toutes les secondes, elle
m'échappe, je refuse formellement de la laisser entrer mais elle
s'embobine toujours autour des cœurs sages.
C'est des voix chuchotées
que je ne veux pas voir se chuchoter. C'est des présences qui
passent de près et de loin que j'aimerais garder pour toujours dans
les endroits que j'appellerai ici, là, céans. C'est des jours qui
s'écoulent plus vite que le sable du sablier. C'est la nuit qui
tombe plus tôt, les mouettes derrière les carreaux et mon radiateur
qui ne veut pas s'allumer, pas encore,
il souffle, le ventre plein de la poussière de siècles entiers.
C'est tous les détails les couleurs les sensations les humeurs les
températures de cette vie que je sauvegarde pour me sauver. C'est
les encore que je n'ose pas articuler quand ça me plaît.
C'est les grandes personnes qui répondent à mes petits appels et
renversent l'ordre de grandeur en élargissant celui des possibles.
C'est le silence, c'est la bienveillance dans tout ce que
j'entreprends, c'est la croyance dans les intérieurs, la croyance
dans les croyances, la croyance dans les regards et rien que les
regards, même ceux se perdent s'étreignent s'éteignent s'évitent
s'évitent encore par peur de se trouver.
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