samedi 22 juin 2013

29.04.13

Trois fois aujourd'hui j'ai vu la mer à l'écran, trois histoires qui se déroulent, trois finistères, rien de plus normal que des gens qui vont ensemble aux limites de la terre ferme pour se prouver qu'on tient encore mieux face au vide. Seule dans mon lit, au milieu de l'après-midi, mes larmes coulent pour Adam, Roméo et Juliette et ce film qui n'est que battements, bataille et beauté. La beauté de la bataille pour les battements d'un enfant. Elle sait filmer les carreaux qui donnent sur la vie de la ville et ceux qu'on voit moins et se construisent entre les gens. Avec I. et C., on s'est mis en chemin à neuf heures moins dix et il faisait encore jour, les rues étaient apaisantes alors qu'en nous murmurait la fin d'une journée bancale. Là, on y arrive, les trottoirs sont déserts, les lampadaires s'éveillent mais le jour demeure, on trouve six sièges pour nous, on les occupe et on part en train de nuit à Lisbonne. Deux heures plus tard, on sort en file indienne, on trouve une table avec cinq chaises et on les occupe à nouveau. Après cinq consommations on décide de retrouver l'air frais pour qu'il nous ramène au bercail. Ensemble, toujours, les uns à côté des autres on rentre chez nous en faisant des détours pour ne pas avoir à quitter le confort que nos pas s'apportent. J'ai la clé dans ma poche, je l'insère, je tourne, tout le monde au chaud et les vélos aussi. Je me mets en culotte avant de dormir, je m'étale sur mon lit pour éclairer ma chambre avant de dormir, je me brosse les dents dans la baignoire avant de dormir, j'entends que H. pianote avant de dormir, je dis au blizzard qu'il peut niquer sa mère avant de dormir. Depuis hier, je porte une boule très discrète à l'oreille droite. Plus de boules quies, plus d'écouteur, plus de boucles, rien que cette petite marque de jours nouveaux dans un corps sans doute un peu plus libre. Alors bonne nuit, et je le pense vraiment quand je dis ça aux gens, je leur souhaite du plus profond de moi, je veux qu'on dorme bien, sans houle sans trouble sans sursauts, non, comme hier et avant-hier j'aimerais que la lune voie le sourire et la reconnaissance que je lui envoie avant de dormir.

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