lundi 17 septembre 2012

29.04.12


Je voulais rentrer à la maison pour 48 heures mais vendredi soir, la gare de Liège m'a retenue trop longtemps pour y croire encore. L'impolitesse des gens m'a éclaboussée une fois de plus, fondre en larmes au milieu de cette place résolument impersonnelle, suffoquer au téléphone sur le point de couper, me sentir plus vulnérable que les cailloux qui jonchaient le sol, sentir une potentielle menace en chacun des passants aux alentours. J'ai repris mon train vers plus de sureté en séchant mes larmes dans une conversation anglaise et, plus tard, en assemblant des pièces du puzzle dans la salon de J. Puis j'ai passé un weekend calme, presque vide, à porter mes idées vers des choses qui pouvaient me combler sans pour autant aller jusqu'à me bouger pour que la situation évolue. Dimanche, je pioche dans les salades composées et colorées au milieu d'un parc où les gens font leur propre pain et les enfants construisent leurs moulins à vent. Je ne peux m'empêcher, cependant, de me sentir entre les lignes de la marge de l'action, donc, sans laver mon assiette, je suis partie d'un pas libérateur en direction des salles du Lumière. A 20h, constater que 20% des voix soutiennent Marine Le Pen, certainement tous profils confondus, jetant pourtant la même détresse dans les urnes d'une nation qui ne distingue plus tellement le début de la fin. Aller me coucher au son de Godard à travers Anna Karina. 

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