Dans ce film où tout
s'oppose, les classes, les sexes, les aveux et les erreurs, où la
vérité demeure voilée dans le regards des enfants comme dans les
formes que couvrent les tchadors, il n'y a pas d'issue pour le
spectateur qui se retrouve à balancer au rythme des dialogues sans
savoir à quoi se raccrocher mise à part la quiétude d'un
grand-père dément. Cette tisane au citron que l'on a commandée
avec J., nos noms furent appelés et il a fallu aller régler les
tickets. J'ai englouti la moitié de mon verre. Au milieu du film,
j'ai senti qu'il me fallait sortir, que ce remue-ménage au niveau de
plexus solaire n'annonçait rien de bon. J'ai loupé 15mn du film.
J'étais tremblante aux toilettes. J'ai trouvé un fauteuil dans la
salle d'à côté, temporairement inanimée, et je m'y suis posée
quelques instants. Se dire que la respiration sera là pour me sauver
quoi qu'il arrive, qu'elle apaise les maux les plus tenaces surtout
quand ils se logent dans le fond de mon estomac pour remonter le long
de ma gorge et se cramponner à tout ce qu'ils trouvent. J'ai pu
regagner mon siège, tentant de me faire discrète en passant devant
l'écran, et poursuivre le film avec le sentiment d'être revenue de
loin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire